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Intervention au Conseil municipal – 30 mars 2017

Vous nous présentez ce soir un projet de délibération sur la création de comités de quartier qui doivent venir se substituer aux conseils de quartier existants.

La 1ère remarque qui me vient sur ce projet  est tout d’abord celle d’un double constat : Celui d’un échec et celui d’une réelle divergence.

Constat  d’échec d’abord parce que cette délibération c’est d’abord l’aveu d’un échec, celui des conseils de quartier, installés dans la précédente mandature, qui n’ont été que des conseils « fantôme » tant ils ont brillé par l’absence d’activité, d’objectifs tout comme ils ont été absents de grands dossiers d’aménagement pour notre Ville.

D’ailleurs le refus de nous diffuser les différents comptes rendus des rares réunions qui ont pu avoir lieu tout comme votre refus d’un réel bilan du travail effectué (qui au passage aurait été bien utile aujourd’hui) mais que vous vous interdisez de faire en sont bien la preuve. Mais il est vrai que rendre-compte de rien , c’est toujours difficile !!

Constat d’une divergence réelle ensuite sur la conception même de ce qu’est la démocratie participative.

Vous venez d’énoncer le fait que la démocratie participative serait déjà bien présente à Montrouge, au travers les réunions de quartiers , les balades urbaines ou encore le tchat mensuel du Maire. Nous avons là un profond désaccord.

Car

Non ! Le tchat mensuel, simple opération de communication bâti sur des questions sélectionnées, n’est pas de la démocratie participative

Non !  Les balades fussent-elles sympathiques ne sont pas de la démocratie participative mais de simples promenades.

Non ! Les réunions de quartier où l’on vient répondre avec légèreté aux questions posées par les mêmes habitants l’année précédente, ne sont pas de la démocratie participative.

Toutes ces formules sont au plus de simples lieux d’enregistrement de demandes des Montrougiens (qui peuvent être tout à fait légitimes par ailleurs) mais seulement cela…

Une vraie démocratie participative et les outils de sa mise en œuvre font quant à eux référence à l’intervention directe des citoyens dans le champ de la décision politique. Elle vient bien sûr interroger la démocratie représentative mais face à « l’omniscience des experts », elle valorise une expertise d’usage et des compétences souvent inconnues des citoyens. Rien de tout cela dans vos dispositifs existants …

Une vraie démocratie participative mobilise l’intelligence collective des citoyens, incitent à leur participation et à leur engagement. En cela elle ré-inscrit les citoyens dans les espaces et les lieux dans lesquels ils vivent et ce faisant redonne de l’intérêt à la chose publique, à la Res publica.

Notre démocratie en a bien besoin surtout dans le contexte actuel où beaucoup s’attèlent à nous diviser, à opposer les uns aux autres.

C’est à cette vision de la démocratie participative façonnée d’éducation populaire que j’adhère et non à celle que vous estimez déjà mise en œuvre et qui ne réside qu’en des outils de communication politique.

Aussi si le « relookage » que vous proposez aujourd’hui des conseils de quartier restent fonder sur les mêmes options alors ils seront voués au même échec même si plus de Montrougiens y participent.

Pour finir, j’ai maintenant quelques remarques sur la composition et le fonctionnement des Comités de quartier maintenant :

  • Tout d’abord, je trouve anormal qu’aucune place ne soit donnée aux élus d’opposition dans le collège des membres de droit. La refondation du dispositif aurait pu aussi faire preuve d’ouverture.
  • Pour ce qui est du collège des résidents, au-delà leur simple volontariat, je veux qu’il soit précisé la manière dans la sélection sera faite. J’ai compris qu’il y aurait tirage au sort du 26ème au 30ème participant. Mais pour les 25 premiers, que fait-on ? On les enregistre par ordre d’arriver ? Qui contrôle l’ordre d’arrivée ? Cherche-t-on à avoir une représentativité du quartier en termes de genre, de profession, d’âge ?
  • Il est aussi important que l’on n’oublie pas la formation nécessaire à prévoir pour les membres de ces comités de quartier qui auront à se confronter nécessairement à des questions techniques. Si l’on souhaite que les comités de quartier jouent leur rôle, il faut outiller ses membres

Enfin si on veut réellement considérer le travail des habitants participant à ces comités et associer plus largement la population, il ne faut pas que les travaux de ces comités se fassent à huis clos mais que des séances publiques soient organisées avec invitation à la population.

De plus il faut donner à ces comités un pouvoir d’interpellation du Conseil municipal à travers la possibilité par exemple de l’inscription d’une question à l’ordre du jour.

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