Au nom de notre groupe Écologistes & Socialistes, je voudrais exprimer tout notre soutien envers les Maires de notre département. Ils ont eu à affronter ces derniers jours de très difficiles situations de violences urbaines. Il faut saluer les combats quelquefois difficiles que beaucoup d’entre elles et d’entre eux ont mené pour progressivement offrir à leurs administrés des équipements culturels, éducatifs ou sociaux.
Il faut comprendre leur désarroi à voir partir en fumée tous ces efforts déployés année après année. Nous pensons aussi aux commerçants et commerçantes dont les magasins ont été détruits, aux personnes dont les véhicules ont été brûlés, ainsi qu’aux habitantes et aux habitants des quartiers désormais privés du peu de services publics qui existaient. N’oublions pas non plus les pompiers, forces de sécurité et agents qui sont restés mobilisés pendant de nombreux jours.
La situation revient progressivement à la normale et nous savons que tous les élus resteront engagés, au plus près des habitants, pour aider à réparer, reconstruire, ce qui a été endommagé. Sans doute le Département aura-t-il à prendre sa part dans l’aide apportée à ces réparations matérielles.
Bien sûr nous ne devons pas oublier les causes qui ont conduit à ces violences urbaines : la mort du jeune Nahel. Nous ne pouvons que souhaiter que la justice passe, en toute transparence et avec tout le soin qu’un tel drame exige.
Comprendre les causes et instaurer un nouveau pacte social.
Comme le rappelait fort justement hier Luc Bronner, les violences de ces derniers jours trouvent leurs origines dans des difficultés structurelles, connues et jamais résolues. Elles sont révélatrices d’une crise à la fois sécuritaire, sociale, politique et éducative qui traversent nos quartiers. Et ce sont sur ces quatre volets que nous devrions collectivement réfléchir aux solutions, sans nous laisser emporter dans un débat par avance piégé sur l’immigration dans laquelle se fourvoie une partie de la droite (hier encore républicaine)
La République française s’est fondée sur une promesse d’égalité, qu’elle tient plutôt bien dans sa globalité, mais sur laquelle elle échoue radicalement à sa marge dans les banlieues. Cet échec est perceptible sur l’emploi (taux de chômage plus élevé), sur la santé (espérance de vie plus faible), sur l’éducation (échec scolaire plus massif).
Le drame de Nanterre met aussi en lumière l’absolue nécessité de remettre en question la stratégie de contrôle des populations, mais également la formation et le contrôle de la police nationale. Il s’agit ici non pas d’accabler une institution qui, dans l’immense majorité des cas, accomplit son devoir de la meilleure manière, mais d’évaluer dans les plus brefs délais le cadre et les conditions qui régissent ce travail.
Les politiques publiques se sont concentrées à raison, sur la rénovation du bâti social, tout en ne voyant pas que la mixité sociale se dégradait, en l’absence d’une véritable politique de la ville. En affichant sa volonté de contribuer à la mixité sociale en accompagnant notamment les communes qui ne respectent pas encore la loi SRU, le Département peut contribuer à faire évoluer positivement cette situation s’il accentue son effort dans cette voie.
Plus largement, il faudrait vite s’atteler à l’instauration d’un nouveau pacte social sinon les prochaines révoltes ne seront pas très loin et les lendemains électoraux seront douloureux pour notre République.