Selon la loi, un enfant est en danger si sa santé, sa sécurité ou sa moralité sont menacés. La prévention et la protection contre ces risques sont de pleine compétence du Département au travers l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
Qu’en a-t-il fait aujourd’hui ?
L’opposition n’a eu cesse de dénoncer ces dernières années les différents dérèglements sur ce champ de l’action départementale.
Le dernier rapport de l’Inspection générale des affaires sociales consacré à l’aide sociale à l’enfance dans les Hauts-de-Seine (paru en décembre 2020) vient largement confirmer nos positions.
C’est un rapport à charge contre l’action du Département et la réorganisation de son Pôle Solidarités. Certes, si les succès ou les dysfonctionnements des politiques sociales départementales ne peuvent être portés au seul crédit des modalités d’organisation de ce Pôle, sa restructuration n’a pas été neutre dans la qualité du service rendu.
La notion même d’aide sociale à l’enfance y est diluée, voire effacée : on n’y retrouve plus aucun projet de service ni de médecin référent pour l’ASE, pas plus que de médecin responsable de la PMI.
Signe d’un mal-être croissant des personnels et d’une perte de sens de leur travail, près de 30% d’entre eux ont quitté leurs fonctions en l’espace de 18 mois.
Le niveau de postes actuellement vacants, plus de 20% dans la moitié des services territoriaux, est particulièrement alarmant.
Enfin, peu avant le premier confinement, 600 jeunes (soit un quart de ceux placés auprès de l’ASE) restaient hébergés dans des hôtels prestataires du Département de manière durable et dans des conditions de sécurité et d’accueil souvent très dégradées.
Cette situation dans le Département le plus riche, dégageant un demi-milliard d’euros d’excédent budgétaire annuel, n’est plus tenable.
L’Aide sociale à l’enfance, compétence obligatoire du Département, doit de nouveau être considérée à la hauteur de l’enjeu : celui d’apporter la protection nécessaire à tous les mineurs.
Cela passe par un meilleur repérage des situations de risque et de danger et d’accorder des moyens adéquats à l’accueil dans des conditions dignes et bienveillantes, la préparation des jeunes à la sortie du dispositif s’appuyant quant à elle sur l’augmentation du nombre de contrats jeunes majeurs.
Joaquim Timoteo- Tribune Elus socialistes – HDS Mag n°75 – mars-avril2021
Retrouvez les rapports de l’IGAS ici : https://joaquimtimoteo.fr/rapport-igas-controle-de-laide-sociale-a-lenfance-du-departement-des-hauts-de-seine/