Dans le contexte de pandémie auquel est confronté le pays, on aurait espéré que le dernier budget de la mandature fasse le choix de la préparation et de l’accompagnement de l’après crise sanitaire.
On aurait attendu des orientations budgétaires favorisant les résiliences individuelles et collectives, d’autant plus faciles à mettre en œuvre que le Département des Hauts-de-Seine est riche et ne fait face à aucune difficulté financière.
Tel n’est pas le cas, l’année 2020 s’achevant une nouvelle fois avec un excédent presque indécent de plus d’un demi-milliard d’euros. Les excédents successifs serviront peut-être les investissements de demain mais ils sont surtout le résultat des restrictions qui sont paradoxalement déjà à l’œuvre.
C’est ainsi que les choses se déroulent dans les Hauts-de-Seine ces dernières années : les excédents budgétaires n’ont cessé d’augmenter pendant que les dépenses en matière sociale n’ont fait que baisser.
Depuis 2015, la chute des budgets est significative :
-30% pour l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Avec seulement 230€ en moyenne par allocataire dédiés à l’accompagnement personnalisé, que peut-on faire de sérieux, pas grand-chose… ;
-37% pour la petite enfance, alors que les difficultés de garde auxquelles ont à faire face les jeunes ménages s’accroissent ;
-40% pour les centres de PMI, restructurés et fusionnés dans des lieux éloignés des populations, perdant presque 30% de leurs effectifs sur la période ;
-11% pour l’accompagnement des personnes âgées alors que des politiques nouvelles devraient être proposées pour lutter contre l’isolement et revisiter le modèle des Ehpad ;
-50% d’aides accordées par le Fonds Solidarité Logement depuis qu’il n’est plus géré par les communes.
Il faut un projet pour les Hauts-de-Seine à la hauteur du besoin de solidarité grandissant que réclament nos concitoyens pour faire face à la crise sanitaire, économique et sociale.
Nous en avons les moyens, reste à trouver la force et l’ambition politiques pour y répondre de manière spécifique et non en reconduisant les mêmes schémas d’un entre-soi qui éloigne les services publics de leurs usagers, sous-investit dans le logement social, laisse de côté les plus fragiles.
Un autre chemin est possible pour notre Département.