Si le Programme Départemental d’Insertion (PDI-RE) conserve pour objectif prioritaire l’accès et le retour à l’emploi durable, alors les moyens qui lui sont attribués doivent être largement augmentés.
Les 15 000 places offertes globalement dans les différentes actions sont loin de satisfaire la demande potentielle des 30 000 bénéficiaires. Soit à peine une mesure d’accompagnement pour deux bénéficiaires !
C’est évidemment trop peu !
Surtout quand le taux de retour à l’emploi n’est que de 40 %… Cet effort d’accompagnement n’est pas à la hauteur d’une réelle politique d’insertion.
La question des freins périphériques à l’emploi (c’est-à- dire ceux qui ne sont pas liés directement à des questions de qualification) doit aussi être mieux traitée. L’accompagnement vers les soins ou l’hébergement est primordial tout comme les mesures liées aux modes de garde. Sur ce point encore, les seules 1500 places d’accueil de jeunes enfants proposées demeurent insuffisantes, d’autant plus que nous avons un pourcentage de familles monoparentales bénéficiaires du RSA bien supérieur à la moyenne des ménages du département.
S’efforcer enfin à ce que toutes les personnes éligibles au RSA puissent faire valoir leurs droits est également une priorité quand on sait qu’elles sont plus du tiers à ne pas le faire. À l’échelle de notre département, il est nécessaire d’investir le chantier de l’accès à la prestation pour tous ceux qui y ont droit.
L’insertion est une question commune à tous les publics, y compris aux jeunes de moins de 25 ans pour lesquels le RSA (Revenu de solidarité active) est peu accessible.
Pour pallier cette difficulté, notre Département devrait aider les missions locales, ce qu’il se refuse de faire pour le moment.
Enfin pour gagner en efficacité la gestion du RSA doit continuer de se faire au plus près des publics, au sein des Espaces d’insertion là où ils existent et en mobilisant localement les partenariats nécessaires à l’accompagnement des bénéficiaires. Se lancer dans une fusion des services d’instruction avec les Yvelines comme le souhaite le président du conseil départemental, c’est réduire l’action à une seule logique gestionnaire et oublier la dimension locale de l’insertion.
Dessaisir les communes de l’instruction du RSA reviendrait à éloigner un service de proximité de ses propres bénéficiaires dont on connaît la fragilité.
Joaquim TIMOTEO – Tribune Elus socialistes – HDS Mag n°53 – mai-juin 2017