Intervention au Conseil municipal – 15 décembre 2016
Avec la renégociation d’un nouveau contrat de présence postale, les rapports de force se sont de nouveau exacerbés entre les élus, l’Etat et le Groupe La Poste.
C’est un fait qu’avec le développement du numérique, la Poste est impactée par une baisse importante du courrier. Elle doit s’adapter à cette évolution évidemment.
Mais ce dont il s’agit aujourd’hui, ce n’est pas de cela. La question qui est posée est celle de savoir si nous souhaitons ou pas le maintien d’un service public postal de proximité. Ceci n’est pas un combat d’arrière-garde !
Personnellement, je continue de penser que ce service est essentiel, qu’il participe aussi du lien social et de la vitalité dans les quartiers où il est présent, fonction que ne peut remplir la solution qui est proposée.
Que la Poste trouve de nouvelles formes de prestation en capacité de répondre aux évolutions des modes de vie, je n’y suis pas défavorable. Mais cela ne peut se faire en externalisant son activité car c’est le premier signal de sa privatisation.
C’est exactement ce que j’ai dit aux directeur-adjoint de la Poste des Hauts-de-Seine (M. Wolfman) et au responsable des relations territoriales du Groupe La Poste (M. Ponthus) que j’ai rencontrés le 7 décembre dernier avec notre députée Julie Sommaruga.
Je crois que nous avons tous été surpris par la décision qui a été prise en octobre dernier concernant la fermeture du bureau de Poste Haut-Mesnil. La fréquentation des bureaux de Poste est en baisse partout en France : c’est -5% /an au guichet au niveau national ; c’est -4.5%/an dans les Hauts-de-Seine.
La baisse de fréquentation du bureau Haut-Mesnil (13-15%/an) est supérieure à la moyenne des Hauts-de-Seine selon les services de la Poste 92. Personnellement j’aurai aimé que la Poste 92 se penche sur les explications de cette baisse car elle doit bien avoir une explication plutôt que d’en venir à des mesures radicales.
Sur ce point nous n’avons aucune explication. J’aurai souhaité que les résultats plus globaux sur les trois bureaux de poste de Montrouge nous soient communiqués pour que l’on se rende compte de la situation montrougienne et si les baisses constatées les sont sur tous les bureaux de poste.
Sur les services proposés aux usagers, je note qu’ils seront de fait réduits par rapport à ce qu’ils sont aujourd’hui au bureau du Haut-Mesnil, puisque toute la partie financière disparaît avec la transformation en Relais Poste Urbain.
Comment feront alors les personnes âgées ou celles qui ont des difficultés à se déplacer ? Comment feront toutes les personnes aux faibles revenus qui viennent retirer au guichet leurs pensions ou leur minima sociaux ? Plus du tiers de l’activité du bureau de poste du Haut-Mesnil est lié à cette activité financière (ce n’est pas moi qui le dit, c’est la Poste), ce n’est pas rien !!
Par ailleurs, ce bureau de Poste est également un des rares lieux dans le quartier doté d’un distributeur de billets (qui de fait disparaîtra avec le Relais Poste prévu).
Enfin, nous ne sommes pas en milieu rural mais en milieu urbain et dense et je ne crois pas dans ce contexte à la sauvegarde du petit commerce de proximité par la mutualisation d’offres de services. Et si on a « vendu » cet argument au commerçant, je crois qu’on l’a induit en erreur. Car soit son offre commerciale est en phase avec le quartier, soit elle ne l’est pas. Et si c’est difficile pour ce commerçant aujourd’hui, ce n’st pas l’activité postale même si elle est dédommagée qui sauvera son commerce.
Donc évidemment nous rejetons le choix qui est proposé de fermeture du bureau de poste du Haut-Mesnil.
Un dernier mot, vraiment pour finir, vous venez de refuser un vote à bulletins secrets malgré votre engagement en commission. Dont acte.
Mais j’espère que la signature des élus que nous sommes, en responsabilité, vaut quand même quelque chose et que les élus de votre majorité qui ont été signataires de la pétition de sauvegarde du bureau de poste, prendront eux aussi leur responsabilité lors du vote à main levée que nous aurons tout à l’heure.