La réduction drastique des contrats aidés est un réel sujet d’inquiétude. Le gouvernement a décidé de ne pas en renouveler une très grande partie, en réduisant de moitié leur nombre dès 2018 et en mettant fin de façon brutale au contrat de 159 000 personnes en France.
Or, ces emplois sont pourtant réellement d’utilité publique. Un contrat aidé est un contrat de travail pour lequel l’employeur bénéficie d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l’embauche, d’exonérations de certaines cotisations sociales, d’aides à la formation.
Cette diminution touche de nombreux secteurs.
Prenons comme exemple l’Éducation nationale : dans les Hauts-de-Seine, il est décidé que 300 contrats aidés ne seront pas renouvelés. Ce sont les emplois de vie scolaire qui sont impactés dans les écoles et les collèges. Cette aide administrative est essentielle au bon fonctionnement de l’école car elle permet aux directrices et aux directeurs d’être plus disponibles à l’animation de l’équipe pédagogique et à l’accueil et au dialogue avec les parents. Et dans les collèges, ce sont les assistants d’éducation et les assistants pédagogiques qui seront touchés par cette mesure.
La diminution des contrats aidés décidée par le gouvernement est une « décision inacceptable et surtout intenable tant elle va dégrader la cohésion nationale », a estimé le Parti Socialiste. « C’est l’école qui va une nouvelle fois faire les frais de la politique du gouvernement ». D’autres choix sont possibles : les députés de la Nouvelle Gauche proposent dans leur contre-budget de les augmenter à 430 000 en 2018 en maintenant l’ISF.
Les associations qui sont le tissu de notre cohésion sociale sont souvent obligées de faire appel aux emplois aidés. Après avoir vu leurs subventions baisser, l’impossibilité de recourir à ces contrats met en péril le fonctionnement d’un certain nombre d’associations.
Les lieux d’Économie sociale et solidaire comme les tiers-lieux et les ressourceries sont aussi touchés.
Dans les établissements sanitaires et sociaux, la baisse des emplois aidés va pénaliser certains services hospitaliers.
Les contrats aidés doivent être préservés car ils s’inscrivent dans la double volonté de la nécessité d’une activité économique et d’une utilité sociale.
Catherine Picard- Tribune Elus socialistes – HDS Mag n°56– novembre–décembre 2017