Intervention lors du Conseil Municipal du 20 octobre 2021
On peut se féliciter d’avoir enfin au sein de cet hémicycle une première délibération sur ce sujet de la géothermie. Depuis le temps qu’on l’attendait, on peut au moins cocher cette case de satisfaction, d’autant plus que nous avons été nombreux, dans la séquence électorale précédente, à porter la nécessité d’un tel investissement en termes de chauffage urbain, plus ou moins avec force, je le concède. Je ne crois pas que vous ayez été un très grand convaincu du sujet, c’est peut-être ce qui motive le fait que nous n’ayons cette délibération qu’aujourd’hui. Ce qui n’est évidemment pas mon cas, ni celui de ma collègue Flora CLAQUIN ou d’autres collègues autour de la table dans l’opposition.
Dans cette délibération, il y a deux grandes questions que vous avez rapidement résumées, qui sont d’un côté l’opportunité et de l’autre côté le montage.
Il y en aurait presque une troisième, que vous n’avez pas évoquée, qui est celle du calendrier, sur lequel vous pourrez nous éclairer tout à l’heure.
Tout d’abord, sur la question de l’opportunité de la géothermie et du projet actuel tel qu’il nous est présenté, dont je rappelle que la faisabilité technique et l’opportunité technique – vous l’avez vous-même dit, je ne peux que le rappeler – étaient connues dès juin 2019. Cela ne date pas qu’il y a quelques mois. Dès cette date, le rapport d’opportunité était validé par les deux communes et ensuite, on s’engageait dans le processus.
On aurait pu, je pense, acter dès ce moment-là l’avancée du dossier et cette opportunité pour tout le monde, notamment pour le bien-être et le porte-monnaie des Montrougiens.
Sur le principe, on peut également rappeler que cette source d’énergie, avant d’aller sur d’autres sujets plus importants, a plusieurs avantages. D’abord, la géothermie est une énergie fiable et continue, disponible 24/24h, 7/7j, sans stockage, ce sont quand même des caractéristiques non négligeables à l’heure actuelle.
Elle participe, cela a été dit par notre collègue M. PASTEAU à l’instant, à la préservation de l’environnement, grâce notamment à la diminution des émissions de gaz à effet de serre, et par là même, au raccordement de plusieurs milliers de logements en énergie renouvelable en une seule opération, la création de ce point de forage.
Avantage non négligeable également, la maîtrise des coûts, puisque le prix de la chaleur est peu sensible, face à la volatilité du prix des énergies fossiles, et on a vu ces derniers mois, voire ces dernières semaines, combien cette volatilité, notamment pour certaines énergies fossiles, notamment celles du gaz, pouvait être importante.
Il y a aussi un contexte économique qu’il ne faut pas négliger, il participe de l’équation globale, c’est celui du contexte favorable aujourd’hui qu’offre le plan de relance initiée par l’Ademe, mais aussi par le Conseil régional Ile-de-France, au niveau des subventions potentielles qui sont accordées pour ce type d’investissement.
Vous l’avez rappelé, le projet est estimé à environ 67 M€ – 66,7 millions exactement – à ce jour. Et grosso modo, un quart de cet investissement pourrait être aujourd’hui couvert par des subventions émanant de ces organismes et institutions que je viens de citer, ce qui n’est pas négligeable. Il y a aussi une opportunité économique sur le sujet.
L’autre avantage enfin est celui qui impactera la facture des utilisateurs finaux que seront bien sûr la Ville, au travers de ses équipements municipaux, mais aussi d’autres établissements publics, des entreprises qui souhaiteraient se raccorder au réseau, mais évidemment également les ménages.
Pour l’ensemble de ces utilisateurs finaux, le coût de l’énergie, en tout cas, c’est pointé ainsi dans la délibération, dans le rapport associé, devrait être divisée par deux dans la facture, ce qui est aujourd’hui, en termes de pouvoir d’achat, non négligeable, avec en plus, une plus grande stabilité dans la facturation.
Sur cette question des ménages, je crois qu’il y aura dans l’avenir, c’est peut-être trop tôt aujourd’hui, à mieux identifier, faire un travail d’identification des logements du parc privé potentiellement raccordables à ce réseau quand il sera créé, puisqu’aujourd’hui, on a essentiellement identifié les logements du parc social, peut-être une ou deux résidences du parc privé, je ne sais pas trop, mais là aussi, il y a des marges de manœuvre importantes.
Bien sûr, comme tout équipement un peu structurant, il y aura quelques inconvénients. Là aussi, il faudra le dire aux Montrougiens et Montrougiennes, il y aura des inconvénients qui sont ceux liés à la création du réseau et au fait que des tranchées, à un moment ou à un autre, viendront garnir certaines de nos rues pour permettre le passage du réseau.
Voilà un propos liminaire un peu large sur le projet en tant que tel et sur l’opportunité.
Le montage, deuxième aspect sur lequel vous avez été plus discret, est celui d’abord de la structure d’une SPL choisie pour porter ce projet, avec initialement trois parties prenantes : le SIPPEREC, la Ville de Malakoff et la Ville de Montrouge.
On a, me semble-t-il, demandé très récemment à l’EPT Vallée Sud Grand Paris de « raccrocher les wagons », ce que le territoire semble visiblement avoir fait, lorsqu’on regarde la délibération, même s’il n’était pas demandeur d’intégrer ce projet d’investissement, mais de fait, il est là.
Restent néanmoins deux points à éclaircir sur ce montage. Je ne sais pas si nous pourrons les éclaircir ce soir, mais je tenais à les identifier.
Premier point à éclaircir, au-delà de la forme juridique, il se pose aujourd’hui une question qui n’est pas secondaire, celle de la répartition du capital de la SPL, au sein de laquelle le SIPPEREC souhaite être actionnaire majoritaire. Vu l’investissement qu’il met, c’est pour le moins normal, et son apport aussi au capital de la SPL, puisque je sais combien il apporte, de l’ordre de 1,5 million.
Quel sera l’apport des autres actionnaires, étant entendu que je crois que le capital global doit être de l’ordre de 2,5 millions et que l’on ne connaît toujours pas la position de notre ville sur le sujet, ni d’ailleurs celle de Vallée Sud Grand Paris dans cette répartition ?
Deuxième point, qui ne se veut pas polémique mais qui est tout de même un facteur non négligeable pour l’avancée du dossier, la question de la présidence de la SPL. Je crois savoir que vous êtes candidat, Monsieur le Maire, à cette fonction, dès la création de la SPL, malgré la position d’actionnaire minoritaire de la Ville. Je n’ai pas d’avis sur ce sujet, peut-être est-ce une fausse information, que vous pouvez démentir.
Si c’est le cas, il me semble que la présidence – que ce soit vous ou quelqu’un de la Ville de Montrouge, qui est un actionnaire minoritaire –, à ce jour, est un point de blocage pour avancer sereinement sur la création de la SPL. Si c’est le cas, cela serait dommage pour le projet, cela serait aussi dommage pour les Montrougiens et Montrougiennes qui vont avoir besoin de cet équipement, parce que l’objectif aujourd’hui est d’avancer vite sur le sujet, car nous avons perdu suffisamment de temps en la matière.