Séance Conseil départemental 25 mai 2020
Avant d’engager mon propos plus avant, au nom des élus socialistes et avec ma collègue Catherine Picard, nous voudrions tout d’abord avoir une pensée pour Patrick Devedjian avec qui nous ne partagions pas le même point de vue politique mais nous respections l’homme de convictions, sincère et cultivé qu’il était et pour la défense de la cause arménienne qui le charpentait. Nous avons également une pensée pour sa famille et lui redire notre soutien chaleureux.
Notre assemblée se réunit aujourd’hui dans une situation doublement inédite avec d’une part le renouvellement de son président et d’autre part la préparation de la sortie de crise Post-Covid.
Pour ce qui est de la désignation du Président du Conseil départemental, les élus socialistes ne prendront pas part au vote mais permettez moi néanmoins d’évoquer quelques points.
Je trouve que la courte séquence de pré-désignation du candidat de votre majorité dont la presse s’est faite l’écho a été très instructive. Elle nous a rappelé les divergences et les failles qui se déploient depuis plusieurs mois au sein de votre majorité, et qui se sont traduites pour certaines dans les actuelles élections municipales et que la préservation de l’unité de ce jour ne suffira pas à éteindre.
Cela m’a beaucoup amusé de découvrir dans un grand journal du soir, la position du président du groupe majoritaire de cette assemblée, très critique sur l’éparpillement du champ d’intervention du Département et défendant presque une position identique à celle de l’opposition dans le cadre de la fusion avec les Yvelines. J’en déduis qu’il sera dans les prochaines semaines un ferveur soutien de nos positions pour des coopérations avec d’autres collectivités départementales mais en aucun cas une fusion.
Pour ce qui est la séquence qui se présente devant nous, celle de la préparation de la sortie de crise.
Je voudrai saluer et remercier tous les agents publics qui sont restés pendant toute la période en 1ère ligne. Des agents qui n’ont rechigné à la tâche pour maintenir et assurer la continuité du service public quelquefois dans des conditions personnelles difficiles et avec des moyens matériels limités.
Il faudrait que la collectivité puisse leur apporter une compensation financière à hauteur de cet engagement au travers d’une prime spécifique comme l’y autorisent les ordonnances prise pendant le confinement
Je pense que beaucoup des propositions que nous avons formulées dans cette enceinte pour plus de solidarité envers les plus fragiles, sont aujourd’hui plus que nécessaires, elles sont même vitales si nous souhaitons maintenir la cohésion sociale et prévenir l’entrée dans la pauvreté voire la grande pauvreté d’un nombre considérable de nos habitants. Il faut dès aujourd’hui mais aussi dans les semaines et les mois à venir qu’un effort financier considérable soit fait en destination de ces habitants et nous en avons les moyens avec le ½ milliard d’excédent annuel.
C’est dans ce cadre que les élus socialistes vous ont d’ailleurs interpellé, Monsieur le Président par interim, pour attirer votre attention sur la situation des collégiens originaires de familles modestes et privés aujourd’hui de restauration scolaire. Ces familles qui bénéficiaient pour la plupart du tarif minimum proposé par le Conseil départemental pour les repas servis dans nos collèges, ont dû assurer les trois repas par jour pour leurs enfants, malgré de faibles ressources. C’est pour cela que nous vous avons demandé qu’une aide financière exceptionnelle puisse être rapidement versée aux familles bénéficiaires des quotients les plus faibles pour la restauration scolaire, afin d’améliorer leur quotidien. Cela représente environ 15% des familles auxquelles nous pourrions octroyer une aide mensuelle et rétroactive de 80€/mois.
Un effort à destination des personnes âgées doit aussi être fait, vous l’avez fait pour l’accompagnement du retour à domicile après hospitalisation. C’est une bonne mesure. Il faut maintenant déployer des crédits pour l’aide à domicile, pour les mobilités avec le retour à la gratuité du pass Améthiste.
Le soutien aux associations est lui aussi plus que jamais nécessaire ; c’est un secteur en grande difficulté.
Il nous faudra aussi innover. Lors du Budget primitif précédent, nous vous appelions à cette innovation en vous proposant par exemple de rejoindre la vingtaine de Départements qui expérimentent déjà aujourd’hui le revenu de base pour faire face aux conséquences économiques et sociales du Coronavirus. Et lutter contre le non recours aux droits ; c’est une solution pour amortir le choc social qui est devant nous et qui risque de faire basculer nombre de nos concitoyens dans la précarité.
Cela ne suffira pas bien sûr, c’est pourquoi il faut aussi réinvestir les politiques d’accompagnement qui ont été trop délaissées ces dernières années, accompagnement pour les bénéficiaires du RSA mais au-delà de l’accompagnement de l’emploi une prise en charge de l’ensemble des vulnérabilités, en tenant compte des parcours de vie, des ruptures, et des transitions qui nécessitent des réponses personnalisées.
Nous espérons que les choix que nous ferons bientôt, s’inscriront dans ces orientations, en tout état de cause nous y serons vigilants.